Théorie de mes Cordes Interview : Camille Aubret

Théorie de mes Cordes – Samedi 11 septembre 2021 à 19h – Espace Bolloré

Résidence de travail et ateliers pédagogiques avec les jeunes de la Mission Locale 10 et 11 septembre 2021

En 2013, après plusieurs années de travail dans la recherche et dans une grande administration sociale, Camille décide de renouer avec ses amours adolescentes et de devenir musicienne professionnelle.

Seule sur scène avec ses trois violons, elle relate ce chemin intérieur nécessaire à la construction d’une identité artistique, présentant ses professeurs, son apprentissage de la musique baroque, ses tournées de concert qui la mènent du Japon au Mexique. Mélange de virtuosité et de mise à nue, Camille Aubret fait apparaitre avec délicatesse et parfois humour, les coulisses du métier de musicien.

Répertoire baroque, musique irlandaise et partita pour violon seul de Philip Glass.

Une production Son ar Mein.

Interview sur la génèse du projet

Camille, pourquoi ce spectacle?

Mon orientation professionnelle a été un choix complexe. Je suis devenue musicienne professionnelle tardivement, à la suite d’une série d’épreuves, et de tempêtes intérieures. Mais ce cheminement a aussi été accompagné de joies et de découvertes, de rencontres déterminantes qui m’ont confortée dans mon choix. Au moment où j’ai décidé de me réorienter professionnellement vers la musique, en 2013, j’ai commencé à consigner par écrit, sur des carnets ce que vivais, ce que j’apprenais au Conservatoire de musique. Par la suite, en préparant mon spectacle, je me suis replongée dans ces carnets et la musique en a découlé assez naturellement.

Racontez-nous un peu votre parcours de musicienne…

J’ai commencé le violon à l’âge de huit ans. Il est mon compagnon de vie depuis.
Mais au moment de l’adolescence, le monde de la musique m’est apparu conventionnel, compétitif et parfois cruel : les études musicales sont jalonnées d’examens, de concours, et tiennent finalement peu compte du rythme personnel d’une jeune personne en devenir. Elles peuvent être effrayantes dans la comparaison incessante avec les autres.

À mes 18 ans, il m’a fallu faire un choix entre des études littéraires et la musique, et j’ai opté, finalement, pour un chemin faisant la part belle aux lettres et à la philosophie. J’ai beaucoup hésité, et parfois je souhaitais laisser le hasard décider à ma place.

Finalement, je me suis lancée dans des études poussées de philosophie, de langues, je suis passée par Sciences Po, et j’ai enchaîné avec un doctorat de sociologie sur la presse au Liban. J’y ai séjourné plus de quatre ans. Puis j’ai travaillé en Allemagne auprès d’un député du parti socialiste allemand. Huit années de recherche, de travail.

Le violon était toujours là, un témoin, un compagnon de route, mais pas un outil de travail…

Après tout ça, j’ai aussi travaillé trois ans dans une administration sociale, en relation avec des migrants : il s’agissait d’accepter ou de refuser leurs demandes d’asile. Souvent, les demandeurs pensaient que le simple récit de leur vie ne suffirait pas à convaincre l’administration de les accueillir. En situation de détresse, ils cherchaient à répondre aux attentes supposées de l’administration et racontaient une autre histoire que la leur… Tout cela m’affectait.

Finalement, je ne réussissais pas à m’épanouir dans ces métiers et j’ai peu à peu réalisé qu’il me manquait quelque-chose d’important. J’étais plus une sensible qu’une intellectuelle; mon chemin de vie était ailleurs.

On vous voit régulièrement dans des ensembles baroques reconnus, en tant que violoniste, mais ce sont des concerts où vous jouez seulement de la musique. Avez-vous déjà mélangé la musique au texte sur scène?

J’avais déjà participé à une comédie musicale autour de Peau d’âne, dans laquelle j’incarnais un page jouant de la musique. Mais ici, la différence est que j’ai moi-même écrit les textes et fait tous les choix musicaux.

Avec Cédric, le metteur et scène, nous avons essayé de tisser ensemble les mots et la musique, afin que la musique raconte et que les mots chantent, quelque chose comme cela. Et j’espère aussi que le fait d’insérer des pièces musicales au sein d’un récit à la première personne les rend plus facilement recevables, abordables pour le public.

Quelles musiques préférez-vous jouer?

Toutes ! Finalement, dans tous ces métiers, le violon a toujours été avec moi, sous toutes ses formes : Tzigane, Tango, et finalement musique ancienne, mes plus récentes Amours…

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